Née à Tolosa (Toulouse) en 1989, Paulina Kamakine suit des études de langues auprès de diverses universités et associations : anglais, espagnol, portugais, grec, suédois, néerlandais, roumain… Autodidacte en allemand, elle obtient également un Diplôme d’Études Pratiques de Langues (DUEPL) en italien et en russe afin de renouer avec ses racines familiales et linguistiques. Ses études sont ponctuées de nombreuses incursions vers les langues régionales, dont l’occitan. Elle cultive aussi un intérêt pour le breton, le basque, l’alsacien et le franco-provençal. Elle obtient en 2014 un Master II trilingue Sciences Humaines et Sociales (anglais, espagnol, français) – Catégorie : Études Européennes et Internationales, spécialité Stratégies Culturelles, auprès de l’Université d’Albi. Intéressée par le Patrimoine culturel, naturel et immatériel, c’est tout naturellement que sa vie s’oriente vers la Langue d’Oc. Son travail poético-littéraire débute avec l’isolecte de Rivière-Basse, le bigourdan, dont elle hérite par transmission familiale : « la lénco dou co / la langue du cœur ».


Paulina Kamakine, une poétesse bigourdane

Paulina Kamakine « es una escrivana e vagamondejaira bigordano-carcassonesa / est une écrivaine voyageuse bigourdano-carcassonnaise » qui ne délaisse jamais ses paysages audois, bigourdans et océaniques (lanas de Gasconha), où elle a passé une grande partie de sa vie. Poétesse-polyglotte, elle voyage régulièrement en Europe et sillone l’Occitanie, de la Côte Atlantique à l’Italie en passant par l’Isère et toutes les régions d’òc afin de parsemer ses chemins de poésie occitane. 

« Escríver quan e s’impausa la paraula / J’écris lorsque la parole s’impose ». 

Paulina a trouvé, à travers l’expression littéraire occitane, sa vérité. Elle réaffirme souvent d’ailleurs la responsabilité d’une auteure occitane vis-à-vis de sa langue et de sa culture. Conviée à de nombreux festivals, elle anime un peu partout des lectures poétiques afin d’ « adaigar lo monde de poèmas / inonder le monde de poèmes », ce qui était son plus grand rêve. Sensible, son style littéraire se décline en poèmes courts, d’expression lyrique, traduisant souvent un sentiment fort, un enracinement profond et sincère pour son pays d’oc. Ses écrits fleurissent dans divers ouvrages et revues de différents pays, dont notamment Le Voci della Luna (Italia), Gai Saber, OCRevista, Pais Gascon, Lo Diari, Touroum Bouroum (Euskara), MicRomania (Belgique), CAOC (Catalunya)…

Paulina écrit des contes, légendes, romans, proses, poèmes, au cœur desquels mysticisme et douceur s’entremêlent. « Diu e la Poesia que son entà jo ua sola e medisha causa : Amor.  Dieu et la Poésie sont pour moi une seule et même chose : Amour. » 

Sensibilité, fragilité et douceur sont les arches de son œuvre : « que cerqui un sens pregond a la vita, un sens, a travèrs l’amna, entà tot çò qui vivem. La poesia qu’ei bastidora. Que s’encamina au ras deu còr e viu las mareias tormentadas de l’existéncia. Qu’apatza lo horvari de la vita-vitanta e renaveish l’Amor. Que’s teish, qu’ei lo hiu de la vita. Que vesi ua òbra poetica com ua barca, un radèu de quate sòus qui balha lo parat de víver dens la simplicitat deus dias entà aportar sens au món. La poesia qu’ei tot simplament la mia esíquia interiora. / Je recherche un sens profond à la vie, un sens à tout ce que l’âme vit. La poésie est bâtisseuse. À mes côtés, elle s’engage sur les chemins échancrés du cœur et les marées montantes de l’existence. Elle apaise le tumulte moderne dans lequel nous vivons et régénère l’Amour. Une œuvre poétique est une toile, un radeau de fortune qui permet de vivre dans la simplicité des jours, afin de retrouver un sens au monde. Elle est mon hésychia intérieure. »

Outre son activité littéraire et poétique, elle concrétise ses engagements culturels pour la défense du patrimoine occitan. Ainsi, elle défend la signalisation bilingue de son parçan (territoire) : « qu’ei important manténguer la visibilitat de la lenga nòsta / il est crucial de maintenir la visibilité de la langue gasconne. »

chapeau paulina kamakine

Aujourd’hui la poétesse vit plus que jamais de poésie, de sculpture et de chant. De nombreuses distinctions lui ont été attribuées dont notamment le PRIX OSTANA et le PRIX SIMIN PALAY pour son œuvre et son temps consacré à la création. Elle mène chaque jour un peu plus la langue gasconne vers un grand avenir poético-artistique.






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